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Exilé de Norvège par le roi Harald aux longs cheveux, Hrólf le Vagabond voyage beaucoup avant de devenir le fondateur de la Normandie. C’est ainsi qu’il navigue jusqu’aux Orkneyjar (les îles Orkneys) pour aboutir d’abord au Dal Riada, pays des Scots et des Pictes.



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Le Dal Riada est ce royaume fondé par un roi légendaire : Fergus le Grand, sur la côte nord-ouest de l’actuelle Ecosse. Par extension, c’est le nom donné à l’essentiel du pays des Scots et des Pictes. Au moment où Hrólf met le pied sur cette terre, les envahisseurs Scots d’hier ont réussi à dominer l’essentiel de la « tête » des îles britanniques.


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Dessin picte
http://www.geocities.com/
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La civilisation picte a quasiment disparu : de son ancienne gloire, il ne reste plus qu’un seul et unique royaume - dirigé par les Scots. Seules quelques tribus tentent encore de lutter afin de préserver leur indépendance. Comme le matriarcat est une tradition picte, et ainsi que vous le découvrirez dans le deuxième tome inédit (Hrólf le Marcheur), c’est une reine qui mène cette rébellion. Mais avant de rencontrer cet étonnant personnage de Fortrenn Brude, notre jeune Norvégien va avoir affaire aux Scots (tome I de « Hrólf le Vagabond) :
« (…) On nous maudit, le danger s'affirme et prend corps. Il est très probable qu'on nous attaque. Hrólf l'a flairé et il en a déduit un délai et une situation. Mais de là à prédire le moment et les circonstances exactes, il y a un fameux pas !
"Gisbert, nous t'aimons bien et nous ne mettons pas en doute ton solide bon sens. Mais si, avec toute ta philosophie et ton bon sens, tu avais tort ?"
Tort ? Et pourquoi ?
"Pour ceci : tu es en vue du camp, et à l'instant même où le soleil jette ses dernières forces, tu aperçois, bouche bée, des flèches de feu qui s'abattent sur les palissades et à l'intérieur. Le campement est attaqué. "
Une averse de feu. Les Scots.
Sus aux assaillants ! De toute la force de nos chevaux, l'épée jaillie hors du fourreau, nous fonçons à travers un rideau de mauvaises mines barbues et chevelues et nous en renversons plusieurs face contre terre. Ma lame sépare des membres de leurs corps. La hache de Fergill tournoie comme le vol de cent aigles. "Continue, scalde ! Allez, continue : je te suis." Il fait volter son cheval et couvre ma retraite jusqu'aux abords du fossé. Les Scots reculent, effarés devant tant de sûreté et de puissance. Ce repli momentané permet aux défenseurs d'ouvrir une petite porte, de jeter le pont par-dessus le bief, et me voici déjà à l'abri du double mur de pierre et de bois.
- Viens Fergill ! A toi.
Je hurle - nous hurlons tous comme de beaux diables. Viens Fergill ! Le temps court comme un serpent de feu, il va falloir retirer le pont. Mais la flamme qui danse dans les cheveux du meilleur d'entre nous a gagné ses yeux et sa main. Le voilà qui charge les furieux aux épées sifflantes qui s'agglutinent autour de lui. On le vise avec des flèches, il passe à travers. On le pointe avec des lances, il les renverse. Le voici à nouveau frappant de toutes ses forces dans la horde de tabliers qui finit par l'encercler avec des mugissements d'ours. Mais les fourrures se teintent de sang, les griffes de fer et de pierre s'écroulent, le cercle s'ouvre, se déchire comme un immonde anneau de chair hérissé de pointes. (…) »




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Comme vous avez pu le découvrir dans la précédente livraison de ce blog de Hrólf, alias Rollon de Normandie, alias Robert Ier, le fils de Rögnvald et Hragnhild participe à la guerre contre les Saxons, en se joignant aux Danois de Guthrum. Cette guerre terrible qui se termine à Ethandun (l’actuelle Edington) va lui apprendre non seulement la vanité des grands mots, mais aussi l’art de la realpolitik qui lui servira plus tard, en particulier dans ses relations avec les rois des Francs. Cet épisode parfaitement authentique où vous êtes plongé tout entier, entre l’humidité suintante des marais et la sueur des batailles, entre les attaques surprises en plein hiver et les débarquements de milliers de combattants, vous fait découvrir des personnages très contrastés qui pratiquent la ruse et la haute stratégie. Quelques petits extraits du tome II (« Hrólf le Marcheur ») :
« (…) Quant aux marais, ils sont si pleins d'eau, qu'on dirait des lacs traversés par des digues de terre à moitié noyées. La maladie aussi, commence à frapper les hommes, et ils se révèlent nombreux ceux que la fièvre et des infections purulentes du nez, des poumons ou des membres jettent à terre. Pleure, la boue, pleurez feuilles couchées mortes ! Il ne cesse de pleuvoir, le sol est spongieux, la bourbe partout, des flèches fusent, meurtrières, d'où personne ne les attend. (…) »
« (…) Guthrum n'est pas comme se présentent beaucoup de nos chefs, grand, large, barbu à la façon d'un dieu, véhément et autoritaire. Il a large front, et haut, et par-dessus cette plage de sagesse, frémit le houx sombre de ses cheveux longs et bien peignés. Son profil est splendide, ses yeux grands avec des cils tracés fins, le nez droit, la bouche heureusement dessinée, le menton à peine marqué. Pour le reste, il est de petite taille, sec comme un coup de bâton, et ses gestes sont rapides et précis (…) »
« (…) Et Alfred, me direz-vous ? Celui-là se plaint sans cesse : le jour, il geint, il est malade ; la nuit, il combat ses terreurs, et pour ces raisons, il agit à l'inverse des encouronnés notoires : il fait l'humble, le sage, le brave chrétien à voix de fausset qui partage avec tous et s’extrait douloureusement des poils de sa barbe pieuse, le bonace qui sait adresser un sourire jaunâtre, le dos voûté, au bon peuple auquel il commande (...) »

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Quelques photos de reconstitution saisissantes, et Vikings plus vrais que nature, sur ce beau site:
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http://www.chippenham.gov.uk/


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« Flandria » est le nom que donne petit Svein à ce territoire constamment battu par les eaux et les tempêtes, mais qui présente l’immense avantage de comporter de riches abbayes et des pâtures exceptionnelles (d’où bétail, d’où céréales, d’où très envie d’y aller voir !) Une description de cette contrée ? Allons-y ! (extrait du tome II « Hrólf le Marcheur ») :
« (…) Imaginez d'abord la saline, la dune à perte de vue, avec la mer qui entre dans les terres plates constamment balayées par le vent, et qui les inonde sur de nombreux acres les jours de tempête ou de forte marée. Figurez-vous aussi une série de pays à grandes prairies humides, alternées de bosquets timides à arbres courts, des peupliers essentiellement. Cordons de dunes, lagunes languides, marécages traîtreux, la salicorne en fleur sur le sable, avec l'aubépine blanche et les roseaux, la statice et la spergulaire. Là-bas, le chardonneret et le bécasseau abondent, de même que le tadorne ou la rousserole. Plus loin, quand la terre s'affirme timidement, on voit surgir le sureau, l'aulne, le prunellier, le bouleau, et des prairies salées où paissent les moutons. Et enfin, en poussant encore plus loin, en passant de la terre inondable où surgissent des mottes, en allant par les nombreux cours d'eau qui vont du grand Skeld aux rivières étroites bordées de saules et d'aulnes, voici les premières collines. Représentez-vous des forêts profondes où l'on trouve du chêne et du hêtre, du sapin et de l'érable et, par mauvaise chance, de fausses clairières qui sont de vrais sables mouvants. Ces multiples pays sont partagés entre des peuples aussi dissemblables les uns des autres que le massif de fougères peut l'être du buisson de houx. (…) »

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Pierre Efratas, interviewé par Baptiste Liger (Lire, L'Express, Têtu, Technikart) en compagnie des écrivains Laurent Maréchaux (Le fils du dragon) et Frédéric Lenormand (Les nouvelles enquêtes du juge Ti)

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Pierre en pleine dédicace à la librairie les mots bleus, un vrai petit temple de la littérature dirigé par Brigitte Namour

Après ses séances de dédicaces de Normandie, Pierre est revenu à sa table de travail où il écrit actuellement le troisième et dernier tome de la saga de Rollon. Une centaine de pages sont déjà prêtes. Comme nous sommes d’une nature très curieuse, nous sommes allé lui rendre visite dans sa tanière.

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HV - Pardon d’être aussi direct : on n’entend plus beaucoup parler de toi, ces derniers temps ?
PE - Eh bien, moi non plus figure-toi.
HV - ?
PE – Hem. Visiblement, je n’ai pas été clair. L’abus de thé à la menthe, sans doute. Je veux dire que j’ai beaucoup couru ici et là, mais pas suffisamment produit. Aussi, je me suis remis assidûment à la tâche. Je prépare également un cycle de conférences et je viens d’envoyer un autre roman à quelques éditeurs : « Le miroir des secrets ».
HV – Rien à voir avec les Vikings, cette fois-ci ?
PE – Si ! Bien que l’histoire consiste en un périple à travers le temps, allant de 844 à 2005 – elle commence par un raid viking sur l’émirat de Cordoue. C’est un récit à la fois aventureux, fantastique, historique, humoristique qui n’a rien à voir avec la saga de Rollon (encore que, comme toujours, des liens existent entre tous mes livres), mais qui, lui aussi, vous emmène en voyage.
HV – Et Hrólf ?
PE – Pour l’instant, il est en Neustrie. Il combat sous les murs de Paris et commence à s’imposer sur la Basse-Seine. Beaucoup de ses amis et compagnons sont morts, mais son espérance à lui est toujours très vivante. Je suis fasciné par sa capacité à rebondir : on le chasse, on l’écrase, on le rejette, on le blesse grièvement. Il reprend des forces. Il rebondit. Il repart de l’avant. Toujours vers son but.
HV – Evidemment, sinon il ne serait pas un héros de roman.
PE – Ou un type qui se bat pour réaliser son rêve. A tout prix. Sinon, il se dirait qu’il ne sert à rien, que sa vie n’a aucun intérêt.

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HV – Tu ne veux pas nous lire un extrait ?
PE – Un seul, alors : « Les longs bateaux s’enfoncent dans les brouillards de la Mer Grise. Le flot clapote, sourd, obsédant, sur les bords, comme si la vague elle-même était morte avec les espoirs de Hrólf. Bientôt, les côtes du Dal Riada disparaissent. Les dragons de proue ruissellent d’eau froide et torpide. Où sommes-nous ? Quelle est notre direction ? Comment poursuivre, avec ce mur humide qui dissimule tout au-delà de deux portées de lance ? Et comment rebrousser chemin, avec Harald dans le dos ? Tant pis, Vikings : allons droit devant, à travers les flots sombres et l’onde du temps. Où aboutirons-nous ? Peut-être, sur les rives du Grand Abîme, peut-être nulle part. »
HV – C’est tout ?
PE – Oui…
HV – C’est un peu peu.
PE - Bon d’accord. Un chouïa de plus, mais ce sera le maximum pour aujourd’hui. Il s’agit d’une petite poésie en prose marquée par la tristesse et la nostalgie :
« Dessus le bouton d’or
Il y a
Une abeille qui fait son marché
Et frétille comme une danse d’été

De près l’abeille
Il y a
Un buisson de mûriers qui embaume
Et frissonne comme une belle qui se donne
De près la mésange
Il y a
La chevelure d’un saule qui pleure
Et baisse la tête comme un veuf

Dessus le saule pleureur
Il y a
Des perles d’eau qui scintillent
Et roulent comme des regrets

De près les perles d’eau
Il y a
Une mare à rainettes où boivent des aulnes
Et disent leur plaisir en frémissant

Dessus les aulnes
Il y a
Le ciel sur la colline
Et un chemin pour y mener

De près le chemin qui va
Il y a
Des rocailles qui affleurent
Et vous regardent comme des trolls

Dessus les trolls
Et le chemin
Et le ciel
Et la colline
Et les aulnes
Et la mare
Et les rainettes
Et les perles d’eau
Et le saule pleureur
Et la mésange
Et le buisson de mûriers
Et l’abeille
Et le bouton d’or

Il y a le chêne de mon rêve
Qui veille

Encore un peu. »

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Collines frémissantes, oiseaux, arbres, petits animaux des bois, Pierre chez lui à Victot-Pontfol

HV – Tu veux nous dire que ce troisième tome sera triste ?
PE – Non… il est même plutôt joyeux, très tourné vers les rebondissements et l’action, mais je ne puis te cacher que, dans ce troisième tome, des événements très durs vont se produire.
HV – Mais Hrólf va quand même devenir duc de Normandie ?
PE – Oui. Jarl des Normands plutôt. Ce sera son premier titre.
HV – Dernière question : quand auras-tu terminé l’écriture de ce troisième tome ?
PE – Si tout va bien, à la fin de l’automne…



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A propos de notre édition précédente:
Les photos figurant sous la présentation du café Mancel ont été réalisées par Michel Devals - www.cartessurtables.fr - contact@cartessurtables.com
Nous en profitons pour remercier le café Mancel de son excellent accueil!

Réalisation: K.Rikarton http://k-rikarton.oldiblog.com


Respect de la vie privée: si vous ne souhaitez plus recevoir ce blog, merci de nous le signaler à hrolf_le_vagabond@yahoo.fr

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