Si l’on dispose de descriptions souvent très précises de grands personnages du temps (ou de portraits totalement faux, mais sanctifiés par la légende, comme celle du « bon empereur Charlemagne à la barbe fleurie »), il n’en va pas ainsi de Hrólf.
Pourtant, il existe de lui une évocation saisissante, celle contenue dans la « Saga des Orcadiens », dont nous parlions au début de ce blog :
Le Jarl Rögnvald accompagnait Harald aux beaux cheveux lorsqu'il soumit le pays
et Harald lui fit don du Mæri et du Raumsdal. Il avait pour femme Ragnhild, fille de Hrólf Nefja. Ils eurent un fils, Hrólf (...) Celui-ci était si grand qu'aucun cheval ne pouvait le porter (...)
(Orkneyinga Saga, La saga des Orcadiens,
écrite vers 1190 après J.-C. et traduite par Jean Renaud aux Editions Aubier, Paris, 1990)
On a peine, évidemment, à imaginer une chose pareille, mais il est fort possible, cependant, que le futur Rollon ait été particulièrement grand. Sa constitution physique, qui lui permit de vivre de +/-860 à 933 (à l’époque, atteindre 73 ans ne constituait pas un mince exploit !) nous donne une indication sur la robustesse de ce personnage hors du commun. « Plus de deux mètres et cent quarante kilos », nous précise même l’encyclopédie électronique Wikipedia, se fondant sur les anciennes traditions.
Reprenant cette tradition de grandeur physique exceptionnelle («(…) Il est le souffre-douleur que des sots comparent à une perche à houblon : ‘Affreux Hrólf ! Tu es si haut que les maisons te refusent et ainsi font les chevaux dont tu briserais l'échine si tu t'asseyais dessus. Vilain Hrólf ! tu as bu aux mamelles des trolls. Tu es la honte de ton père et le chagrin de ta mère. Va caresser le ciel de la tête et va-t-en, Hrólf triste mine, cheveux de foin pourri et poses d'épouvantail (…) » Pierre Efratas lui ajoute des traits qui expliquent peut-être son caractère volontaire et parfois vindicatif : « Nez pointu et fin comme celui du renard, Hrólf possède le cheveu brun de sa mère et la bouche ronde d'un enfant candide. Si l'œil est bleu et perçant, la joue est creuse et molle ; si le menton s'affirme, la chevelure est fantasque. C'est une chrysalide, un gamin rêveur trop vite grandi, un ludion que les téméraires croient pouvoir renverser d’une bourrade. Erreur fatale ! quand on le défie, le regard durcit, la bouche vibre et se pince, et aussitôt la musculature saille et le poing d'airain se referme. » ( …) In : « Hrólf le Vagabond » - Editions Cheminements.
La haute taille, trait physique souvent rencontré parmi les Scandinaves, constitue également un élément souvent exagéré ou mis en scène par les contemporains des Vikings. La crainte aidant, on y ajoutait de multiples caractéristiques, comme le visage dur, les traits cruels, la barbe blonde ou rousse, la musculature exceptionnelle, bref : tout ce qui pouvait expliquer des défaites militaires subies face aux hommes du Nord ou participer à établir une réputation de diables sortis de leur chaudron. Car enfin, s’il est clair que nombre de Scandinaves étaient souvent plutôt grands, le syndrome de « toutes les serveuses anglaises sont rousses » établit un préjugé de propagande utilisé aussi bien par les détracteurs des « géants barbares » que par leurs admirateurs les plus échevelés, sans compter quelques nostalgiques nauséabonds des « grands blonds aux yeux bleus conquérant le monde ».
Pourtant, il existe de lui une évocation saisissante, celle contenue dans la « Saga des Orcadiens », dont nous parlions au début de ce blog :
Le Jarl Rögnvald accompagnait Harald aux beaux cheveux lorsqu'il soumit le pays
et Harald lui fit don du Mæri et du Raumsdal. Il avait pour femme Ragnhild, fille de Hrólf Nefja. Ils eurent un fils, Hrólf (...) Celui-ci était si grand qu'aucun cheval ne pouvait le porter (...)
(Orkneyinga Saga, La saga des Orcadiens,
écrite vers 1190 après J.-C. et traduite par Jean Renaud aux Editions Aubier, Paris, 1990)
On a peine, évidemment, à imaginer une chose pareille, mais il est fort possible, cependant, que le futur Rollon ait été particulièrement grand. Sa constitution physique, qui lui permit de vivre de +/-860 à 933 (à l’époque, atteindre 73 ans ne constituait pas un mince exploit !) nous donne une indication sur la robustesse de ce personnage hors du commun. « Plus de deux mètres et cent quarante kilos », nous précise même l’encyclopédie électronique Wikipedia, se fondant sur les anciennes traditions.
Reprenant cette tradition de grandeur physique exceptionnelle («(…) Il est le souffre-douleur que des sots comparent à une perche à houblon : ‘Affreux Hrólf ! Tu es si haut que les maisons te refusent et ainsi font les chevaux dont tu briserais l'échine si tu t'asseyais dessus. Vilain Hrólf ! tu as bu aux mamelles des trolls. Tu es la honte de ton père et le chagrin de ta mère. Va caresser le ciel de la tête et va-t-en, Hrólf triste mine, cheveux de foin pourri et poses d'épouvantail (…) » Pierre Efratas lui ajoute des traits qui expliquent peut-être son caractère volontaire et parfois vindicatif : « Nez pointu et fin comme celui du renard, Hrólf possède le cheveu brun de sa mère et la bouche ronde d'un enfant candide. Si l'œil est bleu et perçant, la joue est creuse et molle ; si le menton s'affirme, la chevelure est fantasque. C'est une chrysalide, un gamin rêveur trop vite grandi, un ludion que les téméraires croient pouvoir renverser d’une bourrade. Erreur fatale ! quand on le défie, le regard durcit, la bouche vibre et se pince, et aussitôt la musculature saille et le poing d'airain se referme. » ( …) In : « Hrólf le Vagabond » - Editions Cheminements.
La haute taille, trait physique souvent rencontré parmi les Scandinaves, constitue également un élément souvent exagéré ou mis en scène par les contemporains des Vikings. La crainte aidant, on y ajoutait de multiples caractéristiques, comme le visage dur, les traits cruels, la barbe blonde ou rousse, la musculature exceptionnelle, bref : tout ce qui pouvait expliquer des défaites militaires subies face aux hommes du Nord ou participer à établir une réputation de diables sortis de leur chaudron. Car enfin, s’il est clair que nombre de Scandinaves étaient souvent plutôt grands, le syndrome de « toutes les serveuses anglaises sont rousses » établit un préjugé de propagande utilisé aussi bien par les détracteurs des « géants barbares » que par leurs admirateurs les plus échevelés, sans compter quelques nostalgiques nauséabonds des « grands blonds aux yeux bleus conquérant le monde ».
Si la BD de Darvil (« Le Sang de Rollon ») est sans doute la plus proche de la réalité historique), il est amusant de voir comme l’on représente Rollon à travers la statuaire et la gravure des différentes époques. Les erreurs d’habillement et d’équipement sont souvent criants (tantôt, on dirait une copie de la statue d’Ambiorix ou de Vercingétorix, tantôt un prince franc, ou encore un chevalier du Temple). Mais toujours domine l’expression de la force et de la résolution...
Rollon au traité de Saint-Clair sur Epte (vitrail de l’église) :
vision à la fois romantique et chrétienne, comportant pas mal d’erreurs, mais très saisissante :
Rollon, chevalier templier ?
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Statue de Rollon à Rouen (une copie de cette statue existe au Dakota)
On remarquera que cette œuvre ressemble par certains aspects aux statues consacrées aux chefs Gaulois.Pour accéder à l'image
Statue de Rollon à Falaise :
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Le prince franc : gisant de Rollon à Rouen
Le bon chrétien : le baptême de Hrólf :
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